Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - voyage chamanique

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 17 novembre 2016

Premiers voyages chamaniques

Il y a des trucs rigolos quand je suis dans ces périodes où je suis à fond dans l'éso (la dernière fois la plus intense étant il y a cinq ans et demi), c'est qu'il y a beaucoup beaucoup beaucoup de synchronicité dans ma vie.

Concrètement...
Depuis que j'ai décidé de devenir guérisseur, en deux semaines j'ai eu trois ou quatre fois plus d'occasion de faire du Reiki ou de demandes d'initiation que d'habitude.
J'ai fait un stage de chant polyphonique où je m'attendais à juste chanter et où ça m'a lancé sur des nouvelles pistes de guérison, sans compter tout l'aspect visualisation du son et les exercices de placement du son qui ressemblaient VACHEMENT à du travail énergétique. Et je parle même pas du chant lui-même qui m'a fait dire que, ouais, je vais m'y mettre, genre, vraiment.
Pendant ce stage de chant, Lys m'a fait part d'une idée qu'elle avait eue, concernant certains problèmes en moi qui traînent depuis toujours (désolé d'être vague, même pour ce blog c'est trop personnel pour que j'en parle).
Comme me le disait le Druide après Samhain 1, quand je lui ai fait part de ma décision de devenir guérisseur : pour guérir les autres il faut commencer par se guérir soi-même (et il y a du boulot). J'ai donc fait (enfin, Bronagh a fait pour moi) un tirage de cartes en rapport avec l'idée de Lys, et ça a soulevé des questions et remué des trucs que je pensais enterrés et tombés en poussière depuis des lustres.
Je ne parlerai même pas d'un autre bordel qui est apparu à ce moment là et qui va provoquer d'autres changements dans ma vie, m'enfin...

Au cours de ces deux mêmes semaines, il y a eu trois personnes différentes qui se sont mises à me parler de chamanisme alors que c'était un domaine jusqu'ici relativement inconnu pour moi, auquel je ne m'étais jamais intéressé. Donc, je me suis dit que c'était une piste à explorer... Ça tombe bien, Lys m'avait proposé quelques mois auparavant de me faire faire un voyage chamanique, mon tout premier. On en a reparlé lors de la discussion qu'on a eue au cours de chant, et on a fait ça hier soir. On en a fait trois, en fait.

Ce post relate les souvenirs que j'en ai, ainsi que les instructions de Lys.

Elle m'a expliqué que l'intention était primordiale pour ce genre de voyage (ça change du reste de mes pratiques éso, tiens...), que pour ce voyage, je devais partir avec l'intention de visiter le monde d'en bas - rien à voir avec la notion d'enfer ou de paradis - et que pour cette fois je n'en ramènerais rien, je serais juste là pour visiter.

Une fois allongé par terre et détendu, je devais visualiser une entrée dans la terre, sous forme de terrier, ou de racines d'un arbre, comme je voulais. Une fois ce lieu visualisé clairement dans mon esprit, je devais lui faire un signal pour qu'elle lance le tambour (vu la migraine qu'elle avait, elle a préféré lancer ce morceau de Sandra Ingerman plutôt qu'en jouer elle même). Ensuite, elle m'a expliqué que lorsque la musique démarrerait, je devais visualiser que j'entrais dans cet endroit, que je traversais un tunnel qui descendait dans la terre, et que je débouchais sur un paysage naturel.
Si je rencontrais des difficultés lors de la traversée du tunnel, comme des obstacles, je devais les traverser ou les contourner, à condition que ça ne me demande pas un effort trop grand. Sinon, je devais simplement prendre un autre chemin.
Vers la fin, la musique changerait de rythme, elle ralentirait pour ensuite s'accélerer brutalement, et ce serait le signal pour que je fasse demi-tour et que je revienne.
La musique durait une dizaine de minutes.

S'il y en a qui n'ont jamais fait de voyage chamanique et qui ont peur d'être influencés, c'est peut-être mieux si vous ne lisez pas ces récits. En vrai je pense que ça ne joue pas beaucoup, m'enfin...

 

Premier voyage

J'avais beaucoup d'appréhensions pour ce voyage. C'était l'inconnu, j'ai toujours été une quiche pour la visualisation, et quant au lâcher-prise et à la relaxation je n'en parle même pas. Je ne savais pas à quoi m'attendre.

Je savais déjà quelle entrée j'avais envie de visualiser : les racines de Ponthus, bien évidemment.
Ce premier voyage a été un peu chaotique parce que comme je le craignais, j'ai eu du mal à lâcher prise. L'entrée au travers des racines et la traversée du tunnel ont duré quasiment les dix minutes, parce que je cogitais trop, et les images oscillaient entre plusieurs visions qui ne voulaient pas se stabiliser.

Les racines de Ponthus que je comptais visualiser se sont transformées d'elles-mêmes, comme si le sol s'affaissait sous l'arbre et que les racines étaient plus nombreuses, plus fines, et pendaient de l'arbre pour recouvrir partiellement le trou. Un peu comme les doigts d'une main, paume vers le bas. Au travers des racines, je voyais une lumière blanche et bleue, à quelques mètres, ce qui m'étonnait vu que j'étais censé traverser un tunnel et que je ne pensais pas que le tunnel n'ait que trois mètres de long... Pendant ces longues minutes où je galérais, j'ai visualisé plusieurs aller-retour flous dans le tunnel, qui était tantôt une sorte de tunnel de deux mètres de diamètre fait de terre humide et luisante, et tantôt la même chose mais traversé de part et d'autre par des racines, comme des cure-dents plantés dans un rouleau de Pringles (on a les métaphores qu'on peut, hein).

Plusieurs fois je me retrouvais à nouveau devant les racines, et je reprenais à zéro. Plus rarement j'arrivais presque à la sortie du tunnel, derrière laquelle j'entrapercevais une grotte. À chaque fois je me demandais si c'était pas mon cerveau qui imaginait des trucs parce que ce que je voyais tenait plus de l'image mentale que de quelque chose de net et de défini comme lors d'un rêve. Et ça ressemblait un peu à des paysages de jeu vidéo, une grotte standard dans The Witcher 3, par exemple. J'étais pas très très convaincu.

Pendant ce temps, j'entendais toujours la musique, je sentais toujours mon corps totalement immobile, j'avais l'impression que je pouvais bouger quand je le voudrais mais je n'en avais aucune envie.

Vers la fin, mon cerveau a arrêté de me casser les couilles, il s'est un peu tu et j'ai enfin réussi. J'ai traversé les racines comme on écarterait un rideau, j'ai marché deux-trois pas et je me suis envolé à toute vitesse dans le tunnel qui spiralait (un peu comme le générique de Doctor Who mais bien, bien plus vite), et j'ai débouché un peu en hauteur dans cette grotte que je n'avais qu'entraperçue jusqu'ici. D'environ 200m de diamètre, la grotte était faite de terre brun clair, de même que les stalactites qui pendaient du plafond. Un lac en pente douce occupait la moitié du sol. Et ... et le rythme a changé et c'était l'heure de rentrer, bordel. J'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir doucement et compris que c'est C. (une amie elle aussi intéressée pour faire un voyage chamanique) qui arrivait.

Demi-tour. Retraversée du tunnel. Retour de l'autre côté des racines. Ouverture des yeux. Lent retour en position assise.

 

Deuxième voyage

"Tiens, toi tu expliques !" m'a dit Lys qui avait fait le voyage de son côté et qui n'avait plus mal au crâne depuis. J'ai donc réexpliqué à C. ce que m'avait dit Lys, laquelle me corrigeait de temps en temps si j'oubliais un truc. Entre autres, elle a insisté sur l'importance de l'intention, chose que j'avais un peu négligée lors du premier voyage.

On s'allonge par terre. Je suis beaucoup plus détendu, toute appréhension débarrassée, parce que c'est un peu moins l'inconnu pour moi. Comme c'est le premier voyage de C., même objectif : juste visiter, ne rien ramener.

L'image des racines se reforme dans ma tête, la même version que la première fois. Je dis "OK pour moi". C. aussi. La musique démarre.

Les images sont plus nettes, c'est beaucoup plus facile que la première fois. Me rappelant le topo sur l'intention, j'hurle mentalement à qui veut m'entendre que "JE VEUX VISITER LE MONDE D'EN BAS". Bon, ça c'est fait... J'écarte les racines. Le tunnel est un peu différent mais toujours en terre luisante, fait d'une sorte de palier de dix mètres de diamètre, juste devant un grand trou. Je prends de la hauteur en m'envolant, et je plonge dans le trou. Traversée du tunnel (la version lisse) à toute vitesse, et juste avant de sortir j'aperçois à nouveau les stalactites et je me dis que je vais à nouveau déboucher sur la grotte. Je sors du tunnel, toujours en volant, il y a plus de stalactites que dans mes souvenirs, je regarde en bas, et ... Oh. Putain.

La grotte est infiniment plus large que la première fois, elle fait peut-être plusieurs kilomètres de large. Et plusieurs kilomètres de haut. Et je suis tout en haut, à quelques mètres sous les stalactites. En flottant, je m'éloigne un peu de la sortie du tunnel, et je me retourne en me disant qu'il fallait que je repère un peu les lieux pour ne pas me paumer quand ce serait le moment de rentrer.

La grotte est traversée de colonnes de terre sur lesquelles se trouvent quelques plateformes. Je me pose sur l'une d'elle, après avoir vu une nuée d'oiseaux passer en trombe, suivie d'un aigle. Sur la plate-forme, il y a une sorte de hutte assez petite que je n'arrive pas à bien visualiser. Je n'arrive pas à savoir si cette hutte est peuplée, mais en tout cas je sens que je ne suis pas censé y entrer, donc je vais voir ailleurs. Je m'envole à nouveau et je me balade un peu en l'air, puis je vais voir sur le sol sur lequel j'atterris instantanément.

Sérieusement, la vitesse de déplacement est dingue, même dans les rêves c'est pas comme ça. Là, en un quart de seconde on se retrouve à la destination voulue, même si elle est deux kilomètres plus bas, tout en ayant l'impression de s'être déplacé et non pas "téléporté".

Je me retrouve près d'un lac similaire à celui du premier voyage, mais plus grand, le bas colonnes de terre pas loin de moi. Je croise un zèbre qui me fait penser à Nancy pour une raison qu'elle seule comprendra, puis un lion qui me semble amical. Il rugit pour me dire bonjour et passe tranquillement à côté de moi. Je ne sais pas trop quoi faire alors je m'envole à nouveau pour me balader un peu dans la grotte pendant quelques minutes, puis j'atterris encore un fois près du lac.

Au loin, je vois une porte parfaitement manufacturée, toute neuve, et je vais l'ouvrir. Un escalier en descend, les murs luisant d'une lumière rougeâtre. Ça ne m'inspire pas trop mais je m'ennuie presque alors je descends une quinzaine de marches. Et ... Et nan, vraiment je ne le sens pas, alors je fais demi-tour. J'ai beaucoup de mal à remonter l'escalier, alors je me dis fuck off et j'y vais en volant parce qu'après tout, pourquoi m'emmerder... Je débouche de l'autre côté de la porte, retour près du lac, et la musique change de rythme.

Demi-tour. Je m'envole droit vers la sortie du tunnel que j'avais repéré. Retraversée du tunnel. Retour de l'autre côté des racines. Ouverture des yeux. Lent retour en position assise.

On se raconte nos voyages. On a tous les trois vu un lion, et Lys a vu un aigle aussi.

Lys demande au bout d'un certain temps si on veut faire un dernier voyage. On est partants. Elle demande si on veut ramener un animal totem (elle préfère parler d'"esprit guide" mais je vais laisser ma formulation pour ce post), j'ai envie d'essayer, mais pas C. pour le moment. Je vais donc discuter avec Lys dans une autre pièce pour qu'elle me donne d'autres instructions.

 

Troisième voyage

Pour ramener un animal totem, il faut partir avec l'intention de ...ramener un animal totem. Pour reconnaître l'animal totem parmi les autres animaux qu'on va croiser pendant le voyage, il faut que ce soit un animal qu'on croise au moins quatre fois, dans des situations, des "positions" différentes. Puis, avant de partir, on lui demande s'il veut bien qu'on l'accueille, et si oui, on le prend dans nos bras et on repart avec.
"Pour qu'ils restent à tes côtés, il faut les honorer, les danser, les solliciter, interagir avec eux et leur laisser leur place d'expression."

Well...

On s'allonge à nouveau, même visualisation des racines que les fois précédentes, on donne le signal, la musique commence, je formule mon intention, j'entre dans les racines, je commence à traverser le tunnel... Easy, je gère maintenant !

Pendant mon parcours du tunnel, je croise un aigle qui fait un bout de chemin avec moi. L'aigle typiquement américain, tête blanche et tout (pas le même que dans mon voyage précédent). Bref, je continue à parcourir le tunnel, et je débouche dans la gr... Ah. Pas de grotte cette fois, je suis dans le ciel. Soit.

Je suis au-dessus d'une mer de nuages et il fait jour. Puis, sans transition, il fait nuit, la pleine lune et les étoiles remplacent le soleil. Je réalise que je ressens un sentiment d'urgence parce que contrairement aux voyages précédents, j'ai un objectif précis et je n'ai que dix minutes devant moi pour le réaliser.

Je décide de me poser parce que je me dis que c'est Lys qui m'a influencé avec son aigle, et que si je veux trouver mon vrai animal totem, il faut que je sois au sol. J'atterris dans la savane : il fait à nouveau jour, le sable plat s'étend à l'infini, parsemé de petits buissons. Je recroise un zèbre, et plusieurs animaux flous se forment, et je me dis que non, la savane ne m'inspire pas. Toujours avec ce sentiment d'urgence, de vite vite vite il faut que je me dépêche, je redécolle et me retrouve à nouveau au-dessus des nuages, et il fait à nouveau nuit.

Puis je décide d'aller sur une île, façon Hawaï : une petite île recouverte d'arbres, que j'aperçois très loin en contrebas. Je m'y pose, je suis au milieu des arbres, et je me dis que bon, c'est joli mais je n'y vois rien. Il fait donc à nouveau jour. Je croise une grosse araignée toute noire et excessivement poilue, au point qu'on dirait presque un jouet. Nan, pas ça mon animal totem, hein, dites ? Non non non non non no way, même si elle paraît toute gentille.

Je me balade entre les arbres et je finis par sortir dans une clairière, une petite colline toute ronde monte à deux ou trois mètres de hauteur. Dessus, au centre, se trouve une antilope, éclairée par la lune (tiens, il refait nuit ?). Je dis "antilope" parce que c'est le mot qui m'est venu à l'esprit quand je l'ai vue - elle avait un corps d'antilope mais ses cornes étaient recourbées comme celles d'une chèvre. L'aigle du début est à nouveau là, tourne en rond au-dessus, puis se pose et me regarde d'un air narquois, comme pour me dire "oui oui, c'est moi". Sa tête se métamorphose en tête de chouette pendant quelques secondes, puis redevient aigle. J'ai l'impression que l'antilope est là aussi pour moi et je me demande si l'aigle va l'attaquer. Apparemment non, ils ont l'air potes.

Toujours pressé, je décide d'aller au bord du lac, et je me souviens que je suis sur une île, et donc c'est au bord de la mer que je me retrouve. La lune éclaire la mer, je me demande si je vais voir des dauphins. Pas de dauphin, mais... En contre-jour lunaire se découpe la silhouette de l'antilope en train de danser sur les vagues (oui, sur) au rythme du tambour. L'aigle est toujours dans le coin. L'antilope sort de l'eau et me regarde, et je sens que je vais bientôt devoir faire un choix. Je m'inquiète : qu'est-ce qui se passe si je choisis le mauvais ? On verra plus tard, j'ai encore un peu de temps.

Je décolle et je monte au-dessus des arbres, en me disant qu'au moins l'antilope ne m'y suivra pas et tant mieux, j'ai croisé l'aigle depuis le début, ça doit être lui, pas envie de complexifier la tâche. Je me pose sur les arbres, dont le sommet est plat (?!).

...Et à côté de moi, assise sur les arbres en train de regarder la lune, se trouve l'antilope. Je me sens trollé. À ma gauche, bien sûr, l'aigle est là... On regarde la lune tous les trois pendant un court moment pendant que je cogite.

Fuck. Je choisis qui ? Et une idée vient en moi, qui me déboussole un peu parce que je n'ai pas demandé à Lys si c'était possible : est-ce que je peux ramener les deux ?

Le tambour ralentit, il me reste environ une minute pour me décider, embarquer l'un, l'autre ou les deux, et rentrer. Putain faut que je me décide et vite... Je me dis qu'à un moment il va falloir que j'apprenne à prendre mes propres décisions plutôt que demander qu'on me dise quoi faire, alors comme je n'ai aucune envie de choisir entre les deux, je me dirige vers l'aigle, je lui tends les bras et il se blottit contre moi. Puis il se pose sur mon épaule, et je me dirige vers l'antilope, me demandant comment je vais soulever ce truc. Mes deux bras parallèles, ses pattes avant et arrières de chaque côté, je la soulève sans mal (après tout, ce ne sont pas les mêmes lois, ici), et l'aigle se pose sur elle.

Demi-tour avec les deux animaux totem dans mes bras. On s'envole au-dessus des nuages et on entre dans le tunnel. Retraversée du tunnel, ensemble. Retour de l'autre côté des racines, ensemble. Ouverture des yeux, ...seul, mais en même temps, pas vraiment. Lent retour en position assise.

Personne ne parle. Je tapote ma cuisse, perdu dans mes réflexions. Puis je m'adresse à Lys.
- Hum. C'est possible de ramener deux animaux totem ?
- ...T'en as ramené deux ?! :D
- ...Ouais.