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Tu crois qu'il est mort ? *Pousse du pied* - Nan regarde, il bouge encore !

Et donc, un billet en 2017 histoire de, et rien en 2018... Il faudra bien que je me rende à l'évidence un jour : mon blog est mort -enfin, quasi-, les blogs en général sont morts, et le Net est en train de devenir du caca, du moins encore plus qu'avant.

Mais bon, j'avais envie de donner des nouvelles ici, je ne sais pas trop pourquoi ? (Fun fact : hier, alors que j'avais commencé à rédiger ce post, j'ai dit à Gwenn "tu crois qu'on rebloguera un jour ?", et elle m'a demandé si je disais ça parce qu'elle avait blogué l'avant-veille. Ben non, je l'ignorais, ça nous a donc pris tous les deux en même temps (à quelques jours près, autant dire rien du tout vu la fréquence à laquelle on poste...)

Tous mes proches connaissent ma vie, ou ceux qui sont sur Facebook, mais le blog a ceci d'avantageux que c'est daté. Sur le moment ça n'a pas grand intérêt, mais je viens de passer un quart d'heure à relire certains vieux posts qui marquaient certaines étapes dans ma vie, et c'est assez effrayant en fait. Ce qui m'a le plus marqué c'était certains élans que je trouvais poétiques à l'époque, et qui sont juste, hum... Le terme en anglais serait "cringy", je sais pas trop comment traduire... Embarrassant ? Ouais embarrassant c'est pas mal.

Quand j'étais petit, pour moi on devenait adultes à 20 ans, et après on était adultes, et à un moment donné on était mi-vieux (40/50 ans), et après on était, vraiment vieux ? Avec le recul, je me rends compte que ce dont je n'étais pas conscient, c'est qu'on évolue constamment, toujours, toujours. J'ai autant changé de mes 30 à 35 ans que de mes 25 à 30 ans ou de mes 20 à 25 ans ou de mes 15 à 20 ans. Fatalement je me demande comment je continuerai à évoluer dans les prochaines décennies (si je vis jusque là, ce que j'espère). Est-ce que je deviendrai un vieux con ? Est-ce que je suis déjà un vieux con ? Bah.

Or donc.

Ces dernières années ont été très riches niveau relationnel. Je me définis (et m'assume) maintenant comme polyamoureux, et avec le recul je me rends compte que c'est un processus qui a commencé il y a longtemps chez moi, il y a 10 ans. Ce n'est donc pas un déclic de "hey tiens je vais essayer le polyamour" du jour au lendemain, ça a vraiment été progressif : ma copine de l'époque avait embrassé un autre mec au début de notre relation, et, ben, je l'avais mal vécu, mais parce que je me disais que j'étais censé le vivre mal, m'voyez ? C'est comme ça qu'on est censé réagir, on m'a appris. En vrai au fond de moi je m'en foutais un peu, et je ne comprenais pas pourquoi je m'en foutais, mais par contre j'étais très énervé après le mec en question qui était parfaitement au courant de mon existence et qui avait fait ça quand même. Je trouvais ça super irrespectueux et égoïste, bref, un sale con. Plus tard, je suis sorti avec quelqu'un qui était encore amoureuse de son ex, et j'étais OK avec l'idée qu'elle recouche avec. Ensuite, je suis sorti avec Nancy, on s'est mis en relation libre, puis vers la fin on s'est mis en relation polyamoureuse même si concrètement on n'a pas eu d'autres relations (mais d'autres crushs, oui). Pendant ce temps, j'ai eu des proches qui se mettaient eux aussi au polyamour. J'ai quitté Nancy, puis j'ai rencontré Nox qui avait déjà d'autres relations, et here I am, un peu plus de deux ans après le début de notre relation, libre de faire ce que je veux avec d'autres gens, heureux pour lui quand il fait ce qu'il veut avec d'autres gens.

Le polyamour m'a beaucoup changé, je crois. Ça m'a changé dans mon rapport aux relations. Embrasser quelqu'un, ou coucher avec quelqu'un, ce n'est plus l'évènement du siècle (mais ça reste toujours quelque chose de très très intense et merveilleux), c'est juste une manière différente d'exprimer mon amour ou mon amitié, et avec le temps la frontière entre les deux devient FLOUE. Je me demande souvent, est-ce que j'ai des sentiments pour telle personne ? Est-ce que j'ai des sentiments romantiques ? Est-ce que je l'aime ? Y'a plusieurs personnes pour qui je réponds sans hésiter "oui" à la dernière question. Savoir si j'ai des sentiments romantiques est par contre vachement plus difficile à déterminer, parce que ces personnes font partie de ma vie, depuis parfois plusieurs années, qu'on couche ensemble, ou pas, mais on n'est pas "en couple" et je n'en ai a priori pas envie. Ce sont au final des relations tellement éloignées de la norme que je suis incapable de les cataloguer.

Je pense qu'en plus du polyamour, le shibari est également pour beaucoup dans ces changements. J'ai soulé pas mal de gens à ce sujet depuis trois ans parce que ça a été un gigantesque coup de cœur pour moi qui ne suis, rendons-nous à l'évidence, pas du tout à l'aise avec mon corps : je ne sais pas danser, je ne sais pas me laisser aller, et le shibari est la seule chose qui me permet de m'exprimer physiquement de manière "spontanée". Comme pour ma façon de relationner, c'est quelque chose à part, pour laquelle je n'ai aucune comparaison. Rien ne s'en rapproche ; ce n'est pas du sexe, ce n'est pas de la danse, c'est loin d'être une activité anodine mais je suis pourtant capable d'en faire avec de parfait.e.s inconnu.e.s.

En trois ans j'ai fait tester le shibari à une proportion assez élevée de mes ami.e.s plus ou moins proches. Il y en a (peu) qui ne veulent pas en entendre parler, d'autres qui ont testé et à qui ça en a touché une sans faire bouger l'autre, et au final un nombre assez étonnant qui kiffe. Même si je ne me considère pas comme un pro, je suis content et ...fier ? d'avoir initié autant de mes ami.e.s. Surtout quand je repense à quel point mes premières tentatives étaient mal passées (OK, Samhain n'était clairement pas le moment le plus propice pour ça ^^').

C'est une pratique qui est intime, pas nécessairement sexuelle (rarement dans mon cas, en fait) mais au minimum sensuelle et le plus souvent érotique, et ça a débloqué une proximité physique avec certaines personnes que je n'aurais jamais cru possible. Notamment Gwenn, que je connais depuis quasiment 17 ans : il y a un an et demi, on a commencé à faire du shibari ensemble, ça a fait sauter les derniers blocages/tabous qui avaient été mis en place aux débuts ...compliqués... de notre amitié, il y a si longtemps. Et... C'est doux. Et paisible. Ça ajoute une facette supplémentaire à une amitié que je ne peux, là non plus, comparer à rien d'autre.

Nox et moi on emménage ensemble cet été. Je vais enfin quitter cet appartement dans lequel je suis depuis 8 ans, pour emménager dans une maison à quelques kilomètres de Rennes, avec assez de chambres pour que chacun de nous ait la possibilité de passer la nuit avec une autre de ses relations s'il le souhaite.

Une maison avec des poutres pour le shibari :D